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samedi 23 février 2013

La GRANDE traversée du Nahuel Huapi.


Dingues!
Ils sont dingues d'inventer des treks pareils !
Mais reprenons  les choses depuis le début ….
Après une semaine passée à l’auberge à nous morfondre (en cause, une météo capricieuse), nous faisons le projet un peu fou de passer 6 jours dans le parc Nahuel Huapi… En pleine autonomie…. Sans refuge…. À la sauvage !
Nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés !
La veille du départ, Cécilia, la gérante du penthouse, organise une ”snack party”.
Je trouve que c’est une bonne idée d’y assister !
Traquenard !!!
Chacun apporte des provisions, à manger et surtout, surtout à boire !
Personne n’a pensé à ramener d’eau minérale ! Certains diraient : “L’eau, ça rouille !”
La bière et le vin coulent à flot. Les discussions s’animent au fil de la soirée.
Jérémy, le Breton, débouche, décapsule les bouteilles à tour de bras….
A deux heures du mat : emballé, c’est pesé ! le monde est refait !
Et le réveil sonne tôt… trop tôt ! Nous prenons le bus à… midi !
Aline et Christophe, un couple de français, nous accompagnent lors de notre première étape…
Ns prenons rapidement de la hauteur. Se dévoile alors le lac Nahuel Huapi…
La balade est facile, la  démarche est aérienne, malgré les 20kg sur le dos et les derniers souvenirs gastriques de la veille….


Ns plantons la tente au bord d’un lac d’altitude… Le soleil décline et ns admirons le panorama.


La fraicheur s’installe rapidement.
Ns disons aurevoir à Aline et Christophe, qui rebroussent chemin…
Malgré le froid, je me lave. Un pauvre tuyau me sert de paume de douche….. Je grelotte . Le froid me saisit. Les lèvres d'Anne ont viré au bleu… Elle se trouve ds le même de congélation que moi.
Le plat de pâtes ns fait du bien.

Après un dernier coup d’oeil jeté au lac et aux montagnes, nous nous couchons. La nuit promet d’être fraiche. 
Fraiche au point de ne plus vouloir quitter le duvet une fois installés dedans !
Après un repos bien mérité, nous nous levons, frais et dispos !






La première montée est impressionnante. Elle relève plus de l’escalade sans assurance que du trek…. Nous progressons lentement….


Au bout d’une heure et demi, nous atteignons le sommet de la montagne….
Et bam ! Ns sommes subjugués ! Le volcan Tronador ns salue !


 Et Le lac "Nahuel Huapi" nous dit “aurevoir” !


 Ns ne savons plus où donner de la tête !


Ns faisons une pause. Nous nous imprégnons de la magie des lieux. Et nous savons déjà que ce parcours restera ds nos mémoires.
La montée nous semblait dure…. La descente se révèle infernale !



Le terrain est piégeux, parsemé de pierres instables, tranchantes comme des couteaux !
La pente donne le vertige… Ca promet pour la suite…
Ns sommes soulagés en atteignant la vallée verdoyante en contre-bas….
Nous ne sommes pourtant pas au bout de nos peines !
Un nouveau sommet se dresse devant nous. Nous devons le franchir…
La pente est presque aussi forte. Le terrain presque aussi instable… Seule la couleur de la roche a changé. Du blanc crayeux, elle est passée au noir…
Le sommet se fait desirer… Nous suons sang et eau pour le rejoindre… Et paf !
Nouvelle vue. Toujours époustouflante. Nous apercevons la ”laguna C.A.B.” au loin…


Ns progressons une bonne heure sur la crète du “Cerro Bailey Willis”, qui culmine à 1927m…
Devant se dresse le “Cerro Negro” qui doit son nom à la couleur sombre de la roche. Tellement sombre qu’il absorbe littéralement la lumière du soleil.











Bientôt, se dévoile la “Laguna Negra”, un lac d’altitude se situant au pied du Cerro.



Ns allons y camper. Ns y sommes presque….
Malheureusement, on doit le contourner pour atteindre les abords du refuge….
Le lac est entouré de parois abruptes ; 2ème leçon d’escalade de la journée… Nous nous tractons à l'aide de cordes pour passer les obstacles rocheux . Nos sacs nous encombrent. Il nous faut une heure pour boucler le dernier km et atteindre notre point de chute !


Epuisés par la journée, notre tente devient notre meilleure amie et accueille nos corps fourbus.


Je ne déroge toujours ps à la règle du plongeon dans le lac. Anne s’y baigne aussi (les pieds). Les derniers rayons du soleil ns accompagnent.
Un clarinettiste (vous avez bien lu!), utilise la sonorité exceptionnelle des lieux , pour égrenner quelques notes de musique douce...  Chaque jour nous réserve décidément son lot de surprises !
Arrive le lendemain. Un renard rôde autour du camp.


Anne le filme…. Il est à 5 mètres, tranquille. Je prends mon appareil photo. Je fais le tour d’un bosquet d’arbustes pour pouvoir le shooter.
Et je me fais avoir comme un bleu !






L’animal attend que je m’éloigne de la tente pour piquer une tongue !!!!


Arghhhh ! J’essaie de  poursuivre le malautrus,  mais rien n’y fait. Il me sème en 5 secondes et profite de la végétation alentour pour s’échapper !
Ca ns servira de leçon ! “NE JAMAIS RIEN LAISSER TRAINER SUR UN EMPLACEMENT DE CAMPING”
Ns remballons le reste de nos affaires, constatant que l'enfoiré nous a aussi fauché du pain ! Il ne perd rien pour attendre !
Nous nous remettons en route. Nous quittons la “laguna negra” par le même chemin qu’à l’aller et ns dirrigeons vers la “Laguna C.A.B.”


 Elle se trouve à 3km à vol d’oiseau…. Seul bémol, ns devons passer une profonde vallée, protégée par un écrin de verdure. La pente qui y mène doit atteindre les 50% par moments…
Nous nous enfonçons donc dans la forêt. Nous nous tenons aux branches pour ne pas perdre l’équilibre. Ns glissons sur la terre molle et nos genoux sont mis à rude épreuve…
Arrivés au fond du "canyon", ns décidons de pique-niquer. Ns engloutissons  notre fromage et notre charcutterie avec gourmandise…
Après la traversée d’un beau torrent, nous entamons la remontée vers le lac…














Une montée genre “Pitons du Carbet”, pour ceux et celles qui connaissent !
Le sentier est à peine tracé. Nous enjambons d’énormes grumes, et nos sacs s'accrochent aux branches… J’ai l’impression d’évoluer en “terra incognita”. Le sentier se devine plus qu’il n’existe…
Il nous faut plus d’une heure pour grimper les 400m de dénivelé qui nous séparent du CAB.
Enfin arrivés, nous trouvons un endroit dégagé pour planter la tente. L’eau du lac est fraiche et limpide. J’en profite pour y faire un saut. Ns sommes seuls au monde…
Paisible est la nuit étoilée…
L’étape suivante nous réserve une autre surprise.
La végétation ne nous permet ps de  contourner le lac ! Habillés de nos slibards, nos pantalons à la main, nous pataugeons ds l’eau un bon moment !


Pourquoi s’embêter à créer un sentier quand les randonneurs peuvent couper directement par le lac ?
Après cet intermède pour le moins raffraichissant, nous remettons nos chaussures. Les pieds sont anesthésiés par le froid….
Pas le temps de se pencher sur d'éventuelles engelures. 



Le “Cerro C.A.B.” et ses 1900M doivent être franchis ! La forêt fait progressivement place à la rocaille… 


Les rayons du soleil cognent fort. Au sommet, ns redécouvrons le Tronador…


 Lequel doit son nom aux craquements incessants de ses glaciers…. Il s’est drôlement rapproché, le bougre (je parle du volcan) !
La descente, à nouveau, nous saisit. Ns rejouons les funambules avec nos sacs qui pèsent des tonnes… Au bout d’une demi heure, le terrain change. La pente se radoucit. La roche nue prend une teinte orangée. Vraiment magnifique !





Arrivés dans la vallée, nous sommes confrontés à d’autres problèmes…
Tout d’abord l’orientation : Les marquages se font rares. Il ns faut rejoindre une crète. La crète est entourée par une forêt inextricable. Et pas l’ombre d’un sentier !
D’autre part, le terrain devient marécageux. Les trous d’eau sont fréquents, et menacent d’engloutir nos chaussures.
Un faux pas est exclu ! Ns devons notre salut grâce à un couple faisant le trajet  en sens inverse ! Merci à eux !
Et nous devons une fière chandelle à nos chaussures imperméables qui auront évité à nos pieds de se noyer !
Nous laissons progressivement la vallée derrière ns pour franchir le “Cerro de Los Cristales”.
Le terrain est toujours aussi chaotique et instable… Il nous use. Ms nous tenons bon !
Après 6 heures de marche, nous voyons enfin la “laguna Creton”, objectif de la journée.
Petit detail fâcheux … un dénivelé négatif de plusieurs centaines de mètres nous séparent du lac…. Cette dernière descente est de loin la plus vertigineuse de toutes !
Et le terrain est complètement pourri. Les pierres, grosses comme 3 fois mon poing, roulent constamment sous nos pieds et finissent leur course loin en contre-bas. Je colle Anne, de peur d’en prendre une en pleine face ! Mes genoux sont à l'agonie. Anne est au bord de la rupture… Il est temps que ça s’arrête !
Ns passons une dernière zone marécageuse, permettant de tester une nouvelle fois l’étanchéité de nos chaussures.
Anne s’enfonce ds la boue jusqu’au mollet ! Quel plaisir !
L'endroit où nous plantons la tente est magique. C'est notre récompense après cette journée dantesque. Une cascade et son bassin  jouxtent le campement. nous prenons une bonne demi heure pour nous délasser...


Une question nous taraude, cependant. Doit on doubler l’étape du lendemain ? A croire qu'on n'a pas assez souffert durant l'étape !
La météo annonce en effet  du mauvais temps pour le surlendemain…
Après reflexion, ns décidons de tenter le coup. Ns ns levons aux aurores. Nos affaires sont pliées en deux temps, trois mouvements. Nous nous habituons peu à peu à cette vie nomade. Plier la tente, ranger nos affaires, vérifier que tout est en ordre…Nos gestes sont plus précis, plus rapides qu’au début du voyage. Chacun sait ce qu’il a à faire. Je savoure.
Nous entamons la seule montée de la journée. 400 mètres. Là encore, la beauté des paysages est époustouflante !

En un quart d’heure, ns apercevons 5 lacs. Tous de couleurs différentes. Allant du bleu profond au vert émeraude. Je ne sais plus où porter mon regard ! 






Le Tronador, refait lui aussi son apparition après s'être caché durant quelques jours….  Il nous accompagne durant une bonne partie de la descente. Une descente de 6 heures tout de même !


Pour finir, nous traversons le Rio Castano… de l’eau à mi-cuisse, nous luttons pour ne ps nous faire emporter par le courant ! Ns prenons la peine d’enlever nos vêtements avant de se lancer ! Après cette ultime péripétie, nous atteignons notre but : Pampa Linda.
Cette dernière journée nous a définitivement mis sur les rotules !
Après une longue attente, nous payons un bus à prix d'or pour nous ramener à Bariloche .
Il est 23h. Ns n’avons pas réservé d’hotel ! Nous prions pour obtenir une place à l’auberge….
Cécilia ns accueille. Regarde son registre. Et… nous annonce qu’il reste UNE seule place ! Je me porte volontaire pour dormir dans la salle commune ! Je déroule mon tapis de sol, prends mon duvet et me mets dans un coin. Je mentirais si je disais que j’ai bien dormi… mais nous sommes heureux d’avoir un toit pour la nuit  !!!!

2 commentaires:

  1. Magnifique, que c'est beau. Ca donne trop envie. Quel plaisir de souffrir pour de telles récompenses... Grâce à votre récit, on voyage un peu avec vous et ça donne envie de faire des treks de notre côté.
    Portez vous bien!!!

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  2. On se face Time quand pour nous raconter tout ça???

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