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lundi 27 janvier 2014

Phnom Penh, petit musée des horreurs...





Phnom Penh n'est pas une ville exceptionnelle… au contraire de son histoire contemporaine !
Le 17 avril 1975, les Khmères Rouges prenaient le pouvoir au Cambodge. En 48H heures, ts les citadins ont été déportés dans des fermes collectives afin de cultiver le riz. On appelle ça des travaux forcés… Phnom Penh, ville-fantôme durant 4 ans, laissant une végétation luxuriante envahir les rues. La vision  est inquiétante, post-apocalyptique !
Mais il se passait des choses à Phnom Penh….
Un lycée a été transformé en centre de tortures.. La prison S-21 !
Le lieu est……. macabre. Tout a été laissé en l'état. Les tableaux des classes cotoient les cellules minuscules, les lits tachés de sang, les instruments de torture, les barbelés. Des milliers de photos de prisonniers, certains avec le regard résigné, d'autres avec le regard halluciné ou défiant leurs bourreaux …. Ns avons une grosse boule dans la gorge et dans le ventre en arpentant les lieux.
Comment peut on faire ça à des êtres humains ? J'en ai encore des frissons !
Nous avons fait le choix de ne pas faire de photos du lieu.
Les prisonniers survivants au S-21 étaient emmenés à 20km de là… Ils allaient à l'abattoir !
Les Khmères Rouges éxécutaient leurs victimes au son des chants révolutionnaires et du générateur diésel. Ca évitait qu'on entende les cris des victimes…
Un arbre attire notre attention.



Un vieil arbre centenaire, majestueux, avec des branches épaisses. Des milliers de bracelets sont accrochés à son écorce. On met un moment à comprendre : les Khmères Rouges y fracassaient la tête des nourissons et des jeunes enfants… par centaines. L'endroit où nous nous trouvons est en fait un charnier géant… Merde, ça fait mal !!! Se dresse en ces lieux un stupa à la mémoire des victimes, pour ne jamais oublier...


Nous entreprenons tout de même une visite plus légère : celle du palais royal.
Le contraste est frappant. L'homme est capable de construire de tels chefs-d'oeuvre et de commettre les pires horreurs au nom d'une idéologie souvent bancale ou absurde… Ca nous dépasse !







3 jours après avoir posé les pieds dans cette ville pas comme les autres, nous repartons déjà vers d'autres horizons. Le bus nous emmène à quelques centaines de km de là, dans une petite ville frontalière qui s'appelle Koh Kong…

 Infos pratiques d'Anne
Europe Guest House, tenue par Seng, franco-cambodgien adorable. Toujours prêt à nous aider, à satisfaire nos demandes et nous donner de bons conseils. Toute l 'équipe de l hôtel est très sympa. Les chambres de qualité variable mais pour un prix raisonnable entre 14 et 20$ (mais toujours très propres). L'hôtel est très bien placé, près du bord du fleuve. Pas de wifi au 4ème. Toujours complet; réserver à l'avance.
Conduire un scooter à Phnom Penh n'est pas facile. Il y a beaucoup de circulation, et c'est très anarchique. Nous ne nous sommes pas fait arrêter pour défaut de permis cambodgien (si c est le cas, donner 1 ou 2$). Mais ça a beaucoup plu à David, bien sûr!!!! Prix du scooter: 6$/jour.
PS: les blogs des voyageurs m'ont beaucoup aidé en Asie pour préparer notre voyage; si nous aussi on peut aider à notre tour…

vendredi 24 janvier 2014

Rodéo en scooter à Battambang...

Nous arrivons à Battambang après quelques heures de bus.





Installés à l’écart du centre ville, nous sommes logés “Chez Sam”, tenu par Anne Lise et Sarom, un couple de français. (18$/nuit, petit déj, inclus).
La chambre est propre, fraiche et calme. Le petit-déjeuner est gargantuesque et nos hôtes adorables.
Dans le même temps, nous faisons la connaissance de Dominique, Etienne, Marine et Antoine.



Le compte-à-rebours est enclenché. Nous avons 2 jours pour explorer la région, pas un de plus.




Nous suivons Sarom avec enthousiasme lorsqu'il nous emmène découvrir la grotte aux chauve-souris. Nous imaginons une sortie sympathique, mais sans prétention… Nous avons tort.
Nous empruntons un petit sentier à flanc de colline et nous élevons doucement au dessus de la plaine.
Il est 17H30 et il ne se passe rien. Le soleil décline doucement à l’horizon… 



A 17H51 précises, nous entendons des petits cris aigus. A 17H53, c’est une veritable nuée de chauve-souris qui s’élance vers l’ouest, formant une sorte de serpent de mer long de plusieurs kilomètres !



5 millions de chauve-souris partent à la conquête du ciel !


Nous en restons coits, hypnotisés par ce raz de marée animal. Après avoir repris nos esprits, nous approchons lentement de la source de toute cette agitation. Au détour d’un virage, une grotte. Un souffle chaud en sort. L’odeur qui s’en dégage est pestilentielle et suffoquante. Dans le même temps, Les chauve-souris sont toujours plus nombreuses. C’est l’anarchie. Elles déferlent, tels des kamikases avides d’en découdre. Certaines sont assommées par leurs congénères, d'autres s’écrasent sur la roche, et d’autres encore nous prennent directement pour cible. Cela ne semble jamais devoir s’arrêter.  Nous restons quelques temps avant de rebrousser chemin, avec la certitude d’avoir assisté à quelque chose de dingue.

Le lendemain, nous partons pour une balade en scooter.



 Quoique, “Balade” est sûrement un terme inapproprié pour décrire l’expédition de la journée. Je n’avais jamais piloté de scooter tout-terrain. Maintenant, c’est fait !


Les chemins se transforment progressivement en… En quoi, d’ailleurs ? Cela peut ressembler à un champs fraîchement labouré, avec des ornières énormes, à la limite du praticable ! La marge de manœuvre est faible, trop faible…. L'erreur n'est pas permise. Et ce qui devait arriver arriva : la chute ! L’histoire est classique. Anne est passagère… je me laisse embarquer sur la gauche et place la roue avant au mauvais endroit. Le scoot bacsule et se couche instantanément. Anne est éjectée et on se retrouve tous les 2 à terre avant d’avoir pu réaliser ce qui nous arrive. Pas de bobos, heureusement. On rallume la machine, on enclenche la première et on continue la “promenade” comme si de rien n'était !
La campagne environnante est d’ailleurs fabuleuse. Aux abords des rizières inondées,





 les pêcheurs lancent leur filet dans les canaux 





















et les enfants s’ébattent dans l’eau.




Sarom nous emmène ensuite dans les villages environnants à la rencontre des artisans.




Les fabriquants de galettes de riz travaillent à proximité des fours, effectuant les gestes que leur ont transmis leurs parents et les parents de leur parents avant eux.



La chaleur combinée des fours et de l’atmosphère caniculaire rend le travail pénible.
La poissonnerie, quant à elle, dégage une odeur écoeurante, insupportable, de quoi être dégouté des produits de la mer !





Sarom nous explique aussi l’histoire contemporaine du Cambodge. L’arrivée des Khmères Rouges au pouvoir, l’éxecution des intellectuels,


 les déportations, l'utilisation systématique de la torture,


 les travaux et les mariages forcés, les viols, les mines anti-personnelles,


le cannibalisme,


l’utilisation des temples et des écoles comme centres d’éxécution et de tortures… Le moment est grave et émouvant, mais aide à la compréhension d’un pays qui panse toujours ses plaies...
La journée se termine. Et notre séjour à Battambang aussi. Cette ville nous aura profondément marqués.
Nous sommes en partance pour Phnom Penh….